THE CONFING DEAD - saison 3 - épisode 6 -
The Confing Dead – Saison 3 – Episode 6 – Jusque-là tout va bien !
Descendre, ouvrir une porte, quatre pas, put on the button and the door opening.
La lumière pénètre dans l’antre de la belle. Elle l’a senti, elle frétille du pneu, impatiente de sortir.
Je prends place, pied gauche, bouton à droite et je libère la cavalerie. Lentement, hésitante, elle sort le museau hors de sa tanière. La pluie tombe drue mais cela ne calme pas ses ardeurs. Elle est tout simplement heureuse de fouler à nouveau l’asphalte. Prendre à gauche, tourner à droite et repartir sur la gauche. Elle connait très bien cette portion de circuit. Un premier rond-point ne l’impressionne pas, l’habitude. Jusque-là rien de bien enthousiasmant. Elle en espère bien plus. Florensac elle connaît. Prendre à droite, dépasser la mairie, un nouveau rond-point. D’habitude il sert à faire demi-tour. Deuxième sortie, elle la prend ! Bonheur extrême, depuis plus d’un mois jamais elle n’a été aussi loin. La pluie continue de lui fouetter la calandre et ça la rend joyeuse. Petites routes, petite vitesse mais la joie ineffable de suivre les courbes plantureuses de la départementale. Pour me signifier sa joie elle allume ses phares. Saint Thibéry se profil au loin, elle le traverse allègrement en remerciant au passage un feux rouge complice qui pour célébrer sa venue s’est paré de vert. Elle en gémit d’aise. Elle s’agace et tente un 90Km/h en direction de Montblanc, vite refréné par son dompteur. Du calme ma belle, ne gâche pas ce moment. Deux immenses ronds-points et enfin elle peut rugir de plaisir. Elle se lâche. Ses chevaux si longtemps confinés peuvent enfin s’exprimer. Joie, allégresse, liberté retrouvée, ses paupières s’emballent de bonheur et son cœur cogne à tout va ! Tant pis si les éléments ne sont pas favorables, elle exulte et ne peut retenir un glapissement d’allégresse. Une bretelle. On la prend. Un nouveau rond-point, première sortie. Roule ma belle. Tourner à droite au carrefour, la destination est proche. Parking, un emplacement libre, après cette course endiablée elle a besoin d’un repos bien mérité.
La bâtisse est imposante. De larges portes automatiques m’accueillent. Un sas ! Deux comptoirs, deux masques et deux dames derrière les masques. La désormais obligatoire pièce rectangulaire en polymère thermoplastique transparent obtenu par polyaddition dont le monomère est le méthacrylate de méthyle me sépare de l'être humain qui m'accueil.
Carte verte obligatoire. « Mfffsieu mmfffle mmffffyafleyadec mlefffe date mffssance » Ah, il faut s’habituer aux discussions avec le port du masque.
Salle d’attente. Un siège sur trois est libre. Les autres sont occupés par de remarquables feuilles blanches au format A4 sur lesquelles sont inscrits « INTERDIT – respect des règles de distanciation ». Crois-tu que tous le monde est capable de comprendre ce que ça veut dire « distanciation » ? J’ai comme un doute. Bref, la salle fait dans les 100 m2 et nous ne sommes que trois. Il est moins cinq à ma montre Masserati lorsque l’on vient me chercher. C’est une charmante infirmière en blouse blanche informe, sur laquelle elle a passé un gilet à grosses mailles de laine bleu klein qui tranche avec le bleu ciel de son immense masque de type « chirurgicale ». Une charlotte aux fraises sur la tête complète son équipement. Elle me fait entrer dans une grande pièce où règne une semi-pénombre ou un éclairage tamisé c’est au choix. Elle me désigne une couche au fond et à droite et me dit de baisser mon pantalon, de relever mon polo et de m’allonger. Hum ! Hum ! Hum ! Serait-ce une proposition ? Elle sort par une porte qui a ceci d’étonnant, elle se situe à l’opposée de la première empruntée. J’attend. Cinq minutes passent, puis dix, puis vingt. On m’a oublié ou quoi ! Par deux fois je manque de m’assoupir. Ça fait belle lurette que j’ai baissé mon polo et relevé mon pantalon. Oh ! Hého ! Je suis là. Y’a quelqu’un ? j’en ai marre d’être allongé, je me croirais sur mon canapé en mode confiné. Pas drôle.
A la 31ème minutes, la porte du fond s’ouvre sur un gonzier fringué tout de blanc, masque FFP2 au groin, blanc également le masque pas le groin.
Echographie. « Ah, je vois (tient ! un adepte de madame Irma !) une résurgence de vos hernies. »
Mon univers s’écroule.
Si vous revenez demain vous aurez la suite de cette folle journée.
Mais aujourd’hui procédons à la suite de la folle aventure du service Energie-Propulsion du chasseur de mines La Croix du Sud avec un nouvel épisode de la minisérie : THE TLD !
THE TLD
ENERPROP DAYLY NEWS
De notre reporter Petit Jean.
Note de l'éditeur : vu le caractère pervers de cette enquête, il est préférable de la lire en groupe.
LA MACHINE : L'ENFER DU JEU.
Notre reporter Petit Jean, n'ayant peur de rien, a enquêté dans les bas-fonds du Chasseur de Mines Croix du Sud.
Déjà, imaginez une rue sombre et étroite. Seul éclairage les nuits sans lune, des lanternes répandent un halo rougeâtre. Ambiance "rue qui glisse" où chaque ombre cache un danger. (Je dois l'avouer, cet environnement me glace le dos). Soudain ! Sur ma gauche, la gueule béante d'une trappe d'égout d'où sort une lueur blafarde attire mon regard perçant de faucon fonçant sur sa proie le soir au fond des bois (et on reprend sa respiration !). N'hésitant pas et n'écoutant que mon devoir (sauteur !), je descends avec l'agilité d'un puma. Un bruit sourd et terrifiant frappe mes tympans, se faisant de plus en plus fort au fur et à mesure que je progresse, jusqu'à devenir insoutenable. Quelle est longue cette descente aux enfers !!!
En bas de l'échelle poisseuse, une immense porte me barre (NAVIS) la route. Dessus, un signe cabalistique, un cercle à quatre branches. C'est ici me dis-je (dans ma Ford intérieure) ...
Doucement, tous mes sens en alerte et le visage baigné par une transpiration dont je ne sais si, c'est la chaleur ou la peur qui en est la cause, j'ouvre la porte. Et là ! Saisie par le bruit infernal, je reste immobile, comme paralysé, tétanisé, ligoté, entravé, condamné, pas bougé, pas remué, pas sourcillé...
Devant moi, l'horreur des tripots clandestins, la chaleur abrutissante, la fumée opaque, complices des vices de l'homme. Çà et là ce qu’il semble être des machines à sous bizarres (électronique sans doute !). La température caniculaire devient vite insupportable. Je me sens mouillé de bas en haut (et vis-versa).
Dans le fond de l'immense salle dans laquelle trône un monstre hideux à douze têtes, deux personnages, des initiés sans doute, semblent très pris par un curieux jeu.
Chacun d'eux tient un tube de verre à la main. Celui-ci est rempli d'un liquide ambré et onctueux. Ils mettent dedans, avec des gestes lents et méticuleux, semblant respecter en ce sens un rite païen venu des millénaires, une petite bille d'acier. A ce moment-là, un phénomène nouveau semble se produire. Le visage des deux hommes se durcit et d'un geste nerveux, ils referment les tubes.
Le bruit devient silence, seule, çà et là, une purge fuit.
Les deux hommes revêtent maintenant une tenue bleue (50% coton, 50% acrylique). Tout se passe sans parole, c'est terrifiant.
Soudain, ils reculent lentement, chacun dans son coin, sans se quitter des yeux. Le regard impénétrable, les jambes légèrement écartées, les bras en avant, la main droite tenant le tube...
Puis, tout va très vite. En même temps ils renversent leur tube. Et là ! Miracle ! Je vois les billes descendre à travers les petits tubes de verre.
L'homme du fond bondit de joie ! Sa bille est descendue plus vite que celle de l'autre. Je pense qu'il a gagné...
Je m'approche de lui, tel l'infidèle troublant une cérémonie religieuse, et lui demande :
- Comment s'appelle ce jeu ? »
L'homme me répond :
- LA DILUTION P'TIT GARS ! »
C'était le 12 septembre 1986.
(PS : il s’agit de contrôler la qualité de l’huile du moteur principal)
Prenez soin de vous, prenez soin des autres et que la force soit avec vous.
NE SORTEZ PAS !
Mardi 21 avril 2020

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