Sous-mariniers La Créole

J’appuie sur le bouton et comme par magie le moteur démarre. Chouette ! ça commence bien. Direction Marseillan pour prendre les baguettes puis route buissonnière direction le Grau du Roi.

Le temps est gris et pluvieux, digne d’un mois de novembre. On n’attend pas d’éclaircie aujourd’hui. Ah, bah oui au fait, aujourd’hui nous sommes le samedi 10 février 2024, jour de l’assemblée générale ordinaire de SMLR La Créole, les sous-mariniers du Languedoc-Roussillon.

Atterrissage sans encombre à la maison de la mer un peu avant 09h30 car je dois faire ma petite installation. Ordinateur, vidéo projecteur, écran etc.

Roger installe une table avec les colifichets et la foule en délire en profite largement.

10h10 On peut démarrer. Le quorum est largement atteint donc on y va. Minute de silence pour tous les sous-mariniers disparus l’année passée et notamment en hommage aux nôtres.

Ah, c’est avec un immense plaisir que nous accueillons un nouveau venu. Un radio du nom de Patrice Causse ancien de l’ACASM de nouvelle Calédonie (j’ai bien écris ACASM et non pas AGASM) et qui en son temps a navigué sur le Morse avec moi. C’est hyper sympa de se retrouver dans ces conditions après 45 ans.

L’AG se déroule très bien et avec une bonne participation de tous. Ce qui doit être voté est voté à l’unanimité moins une abstention afin de dire que nous ne sommes pas dans un régime totalitaire.

La projection se passe bien aussi et fait réagir, sourire et rire les spectateurs.

Mais l’information la plus importante est la mise à disposition d’un stand pour Escale à Sète 2024 du 26 mars au 1^er avril. Nous serons installés au niveau de la criée non loin du centre-ville. Notre stand fera 9m2. Hé oui, cette année c’est repos et convivialité. On a prouvé par le passé que nous pouvions faire très fort mais cette fois on veut pouvoir en profiter sans pression (ou peut-être de marques belges).

A midi c’est la fin de l’AG et le début des hostilités. Fernand dégaine son pâté de chevreuil pour la plus grande joie de tous. A se demander si les copains ne sont pas venus que pour ça. Les bouteilles sont sorties et les cahuètes les accompagnent. Le cubi de vionier est mis en perce et tout le petit monde à le sourire aux lèvres. Ensuite, c’est départ pour notre restaurant habituel pour un repas bien mérité.

A BIENTÔT !

Chers amis… Bonjour !

A Pâques 2022 nous avons vécu une formidable aventure, de celles dont on marque sa vie d’une pierre blanche. Pourquoi ?

Tout simplement parce que ce fut une aventure humaine avant tout.

De long mois de préparation, des fantasmes plein la tête, des envies sans contours bien précis, un saut vers l’inconnu et surtout, surtout l’envie de s’amuser.

Nous nous sommes donc réunis. Nous nous sommes donc téléphoné et mieux que tout, nous nous sommes rencontrés et c'est devenu un rituel.

Un repas entre amis, à Martigues principalement, prétexte à nos réunions qui suivaient, et puis des promesses de lendemains qui chantent.

Que dire de plus. Ceux qui étaient présents le savent… c’était le pied.

Hé oui, prétexte à se voir, prétexte à déjeuner, prétexte à créer et prétexte à se remémorer.

Escale à Sète 2022 versus les sous-mariniers ce fût cela. Une formidable aventure humaine. Comment pourrait-on dire : sousmarinhumaine ?

En fait j’ignore comment le dire mais je sais comment je l’ai vécu et ce fût très fort.

Pendant cette période, pour une fois, il n’y a pas eu de calcul. Chacun est venu avec ses envies, son énergie et son humanité. Ceux qui étaient présent ont vraiment tout donné.

Pendant la manifestation, ceux qui l’ont alors vécu savent à quel point le retour du public est gratifiant. A quel point c’est jubilatoire de participer à un tel évènement.

Alors moi, je vais remettre ça en 2024. Plus de dix mille visiteurs en 2022 ça oblige, bah ça m'oblige... Ils le méritent mais plus que tout nous le méritons. Il est impensable qu’un des stands le plus visité d’EàS 2022 ne soit pas présent en 2024 même dans une version light et développement durable.

Bah, qu'on se le dise de-suite... Le temps n'était pas de la partie pour notre première sortie de l'année. Une petite pluie fine et un horizon bouché se la disputaient à une température de quinze degrés heureusement au-dessus de zéro. La Bretagne n’était pas loin ce qui n’était pas pour me déplaire.

Toutefois l'ambiance et le cœur y était et c'est bien le plus important.

Donc nous voilà une petite troupe (une troupette ?) en plein pays cathare. L'objet du jour étant la sublissime cité médiévale de Carcassonne. Une découverte pour certains et un plaisir renouvelé pour les autres.

Cette sortie était totalement organisée par René notre Président. Déambulation dans les ruelles type coupe-gorges, visite commentée du château comtal et périple randonesque sur les remparts avec escales dans une multitude de tours. Bref, c’est dans la joie et la bonne humeur que nous avons visité la célèbre cité poussant le vice jusqu’à rendre visite à saint Nazaire dans sa basilique. Là nous avons découvert outre ses célèbres vitraux du 12 et 13^ème siècle un élément très perturbant sur une pierre tombale. Je vous laisse voir cela sur les photos.

Ah, au fait une des cloches était en plein préparatifs de départ, pâques n’étant qu’à quelques semaines.

Après un sympathique déjeuner en toute convivialité nous avons repris la route du retour heureux comme ça fait du bien.

A bientôt pour de nouvelles aventures créolesques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sale temps pour La Créole. J'ai l'immense tristesse de vous faire part du décès de Francis Bey notre commando sous-marinier, à l'âge de 86 ans. Sa cérémonie aura lieu en l'Église Latour De France (66720) le mardi 24 janvier 2023 à 15h00.

Francis avait le matricule 4245T54 avec la spécialité d’électricien. Il a commencé sa carrière dans les commandos marines. Il avait la médaille militaire, la croix du combattant, la médaille coloniale Extrême Orient, la médaille d’Algérie, la médaille d’Indochine, le TRN d’Indochine, le TRN d’Algérie, la médaille des combattants volontaires…

Plus tard, il devint sous-marinier sur l’Artémis et le Blaison. Il quitte la marine pour raison médical avec le grade de QM2 et s’engage dans la gendarmerie où il terminera Maréchal des logis chef.

 Il avait adhéré à La Créole en 2008

A notre camarade et ami.

Max PELLEGRIN

Croix de Guerre 1939-1945

Chevalier de la Légion d'Honneur

Chevalier de l'ordre National du Mérite

Matricule 3169T37

Doyen de SMLR La Créole

Doyen des sous-mariniers

Décédé le 13 novembre 2022 à l'âge de 102 ans.

1936. « la guerre civile qui sévit en Espagne depuis juillet est troublante, l’on se pose en France beaucoup de questions sur le soutient qu’apporte Hitler et Mussolini à Franco ainsi que sur l’avenir politique de ce pays. La défense de notre territoire est sujette à beaucoup de discussions et je m’interroge sur le parti à prendre face à cette situation. Ma décision est vite prise : Je décide de m’engager dans l’armée. »

Avril 1937. Max arrive à l’école des mécaniciens-chauffeurs de Saint Mandrier (Marine Nationale)

Avril 1938. « On nous à appris, à nous arpètes, que le matériel dans la Marine étant de plus en plus sophistiqué, tout marin, du simple matelot à l’officier, est tenu d’avoir une spécialité. En ce qui me concerne, j’ai choisi celle de torpilleur. La torpille, arme principale des sous-marins, mise au point en 1870 par l’ingénieur anglais Robert Whitehead, nécessite un personnel qualifié, dont la formation débouche sur l’obtention d’un brevet délivré sur le navire-école le Condorcet.»

Mars 1939. Premier embarquement aux sous-marins sur le Circé, un 600 tonnes de la 5ème escadrille et premières patrouilles au large de la Corse.

Juillet 1939. Affectation sur l’Aurore un bateau de 630 tonnes en fin de construction et premier de la série.

Août 1940. Promotion au grade de quartier-maitre de première classe.

Mai 1941. Atelier des torpilles à Oran.

Novembre 1941. Base aéronautique de Bizerte. Escadrille 4B1 sur hydravion Latécoère 298 puis en juillet 42, Arzew, base aéronavale d’Oran.

Janvier 43, retour à l’atelier des torpilles d’Oran.

Avril 43.Sous-marin Cérès.

Juillet 43. Sous-marin Orphée. Missions de déposes d’agents sur les côtes italiennes et espagnoles

17 décembre 1943. Tubes 1, 2, 3… Parés à faire feu !... FEU ! Conformément aux consignes reçues, Zuzu, Gobert et moi (Max) appuyons avec un tournevis sur le bouton de mise à feu qui se trouve sur chaque tube lance-torpille.

« Barre à droite, immersion 35 mètres ». Grondements sourds. Les torpilles ont fait mouche !

Des explosions se rapprochent. C’est le grenadage par des patrouilleurs allemands. Après 40 heures de plongée posé sur le fond, l’Orphée refait surface avec quelques petites avarie et fuites mais indemne. Le navire coulé battait pavillon allemand. L’Orphée arborera ensuite un joly roger. S’en suivent diverses missions de dépose d’agents et de renseignements.

Puis ce sera Casablanca et Alger.

Octobre 44. Affecté sur le sous-marin Le Glorieux à Oran. Il est promu vaguemestre du bateau.

22 décembre 1944, retour du Glorieux à Toulon.

26 janvier 45. Retour à Oran.

Février-mars 45. Alger.

3 avril 1945. Retour à Toulon.

Démobilisé le 21 août 1945.

« Ces trois mille cinquante-neuf jours passés dans la Royale m’ont permis de connaître un monde nouveau parfois difficile, souvent exaltant.

J’ai eu la chance d’y vivre la plus extraordinaire expérience de formation humaine.

J’ai dû m’adapter, m’intégrer et surtout acquérir le geste, l’esprit et le cœur d’un marin.

Je quitte avec un peu de nostalgie cette grande famille qu’est la Marine et en particulier mes amis, mes camarades sous-mariniers, cette communauté grâce à laquelle j’ai appris sur le tas les conditions de l’action réussie ; initiative, ténacité, courage, désintéressement et générosité. » (Max Pellegrin)

Max nous a quitté, il est parti pour sa patrouille éternelle. Nos cœurs sont serrés et nos yeux humides. Il restera notre camarade et notre ami pour toujours.