Sous-mariniers La Créole

Sous-mariniers La Créole

Adieu Max

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A notre camarade et ami.

 

Max PELLEGRIN

 

Croix de Guerre 1939-1945

Chevalier de la Légion d'Honneur

Chevalier de l'ordre National du Mérite

Matricule 3169T37

Doyen de SMLR La Créole

Doyen des sous-mariniers

 

Décédé le 13 novembre 2022 à l'âge de 102 ans.

 

  1. « la guerre civile qui sévit en Espagne depuis juillet est troublante, l’on se pose en France beaucoup de questions sur le soutient qu’apporte Hitler et Mussolini à Franco ainsi que sur l’avenir politique de ce pays. La défense de notre territoire est sujette à beaucoup de discussions et je m’interroge sur le parti à prendre face à cette situation. Ma décision est vite prise : Je décide de m’engager dans l’armée. »

 

Avril 1937. Max arrive à l’école des mécaniciens-chauffeurs de Saint Mandrier (Marine Nationale)

 

Avril 1938. « On nous à appris, à nous arpètes, que le matériel dans la Marine étant de plus en plus sophistiqué, tout marin, du simple matelot à l’officier, est tenu d’avoir une spécialité. En ce qui me concerne, j’ai choisi celle de torpilleur. La torpille, arme principale des sous-marins, mise au point en 1870 par l’ingénieur anglais Robert Whitehead, nécessite un personnel qualifié, dont la formation débouche sur l’obtention d’un brevet délivré sur le navire-école le Condorcet.»

 

Mars 1939. Premier embarquement aux sous-marins sur le Circé, un 600 tonnes de la 5ème escadrille et premières patrouilles au large de la Corse.

 

Juillet 1939. Affectation sur l’Aurore un bateau de 630 tonnes en fin de construction et premier de la série.

 

Août 1940. Promotion au grade de quartier-maitre de première classe.

 

Mai 1941. Atelier des torpilles à Oran.

 

Novembre 1941. Base aéronautique de Bizerte. Escadrille 4B1 sur hydravion Latécoère 298 puis en juillet 42, Arzew, base aéronavale d’Oran.

 

Janvier 43, retour à l’atelier des torpilles d’Oran.

 

Avril 43.Sous-marin Cérès.

 

Juillet 43. Sous-marin Orphée. Missions de déposes d’agents sur les côtes italiennes et espagnoles

17 décembre 1943. Tubes 1, 2, 3… Parés à faire feu !... FEU ! Conformément aux consignes reçues, Zuzu, Gobert et moi (Max) appuyons avec un tournevis sur le bouton de mise à feu qui se trouve sur chaque tube lance-torpille.

« Barre à droite, immersion 35 mètres ». Grondements sourds. Les torpilles ont fait mouche !

Des explosions se rapprochent. C’est le grenadage par des patrouilleurs allemands. Après 40 heures de plongée posé sur le fond, l’Orphée refait surface avec quelques petites avarie et fuites mais indemne. Le navire coulé battait pavillon allemand. L’Orphée arborera ensuite un joly roger. S’en suivent diverses missions de dépose d’agents et de renseignements.

Puis ce sera Casablanca et Alger.

 

Octobre 44. Affecté sur le sous-marin Le Glorieux à Oran. Il est promu vaguemestre du bateau.

 

22 décembre 1944, retour du Glorieux à Toulon.

 

26 janvier 45. Retour à Oran.

 

Février-mars 45. Alger.

 

3 avril 1945. Retour à Toulon.

 

Démobilisé le 21 août 1945.

 

« Ces trois mille cinquante-neuf jours passés dans la Royale m’ont permis de connaître un monde nouveau parfois difficile, souvent exaltant.

J’ai eu la chance d’y vivre la plus extraordinaire expérience de formation humaine.

J’ai dû m’adapter, m’intégrer et surtout acquérir le geste, l’esprit et le cœur d’un marin.

Je quitte avec un peu de nostalgie cette grande famille qu’est la Marine et en particulier mes amis, mes camarades sous-mariniers, cette communauté grâce à laquelle j’ai appris sur le tas les conditions de l’action réussie ; initiative, ténacité, courage, désintéressement et générosité. » (Max Pellegrin)

 

 

Max nous a quitté, il est parti pour sa patrouille éternelle. Nos cœurs sont serrés et nos yeux humides. Il restera notre camarade et notre ami pour toujours.



17/11/2022
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